Petit détail du quotidien, quand je traverse sur un passage pour piéton, j’ai plutôt tendance à revendiquer ma priorité aux voitures… avec la prudence qui sied à ce genre de situation bien sur.
Si je cherche à obtenir que l’automobiliste reconnaisse au piéton que je suis la priorité, c’est parce que nous sommes tous piétons, parce que marcher dans la ville c’est vivre la ville, c’est être humain, exposé, en contact. Ceci étant dit, je ne manque pas une occasion de faire un petit signe au chauffeur qui s’arrête pour me céder le passage.
Petit geste qui crée la connexion nécessaire au-delà du pare-brise et de la tole qui l’isole dans son cocon insonorisé. Petit signe à l’humain qui tient le volant, histoire que son véhicule ne lui vole pas son humanité.
Et m’est venu ce matin en faisant ce petit signe de remerciement, que c’est assurément un geste aïki, un geste qui crée la connexion et la maintient l’espace d’un instant. Je suis là, vulnérable piéton, je peux voir le pare-choc menaçant ou reconnaître l’humain que cache le pare-brise. Je suis présent, il me remarque et nous entrons dans une relation instantanée. Mon attitude l’incite à me céder le passage, à co-construire un espace urbain où le piéton est respecté.
Quelques secondes plus tard nous continuons notre route, laissant en nous une parcelle d’humanité en plus