Être dans le flux est une question de perception, je l’ai évoqué dans le premier billet sur le sujet. Il est évident qu’il ne s’agit pas seulement de cela. L’expérience de flux est avant tout une question de connexion. Mais pas n’importe laquelle.
Notre centre cognitif est le siège de nos raisonnement. Il est analytique. Il sépare plus qu’il ne rassemble. C’est en créant des distinctions qu’il parvient à résoudre des questions difficiles, d’envisager des solutions et d’élaborer des plans pour les réaliser. Le mode pricipal de fonctionnement du centre cognitif est l’analogie. Nous tentons de trouver dans notre expérience du moment des similitudes avec des schémas du passé. Des structures connues qui nous permettent d’inférer, de prévoir ce qui peut se passer. Notre capacité cognitive est bien sûr hautement éléborée. Elle est passée maître dans l’art de combiner des structures apparemment disjointes pour en créer de nouvelles, ou plutôt de nous donner l’impression qu’elles sont nouvelles.
Le mécanisme cognitif est donc essentiellement dissocié de notre expérience et rattachéau passé.
C’est par le centre somatique que s’établit l’indispensable connexion avec l’expérience dans l’instant présent. Le centre somatique est à la fois la partie la plus personnelle de nous même, la plus individualisée … et la plus universalisée, la plus générale. Elle nous connecte à notre essence d’être humain et d’être vivant. Le centre cognitif est mon individualité universelle ou l’univers qui s’est individualiser. Rien à voir avec l’ego qui m’isole, me sépare et me donne l’impression d’être unique. Le centre somatique matérialise ce qu’il y a d’universel en moi, ce qui me rassemble et m’unit avec les autres êtres humains et avec le monde dont je fais partie.
C’est la voie royale de la connexion, du lien. C’est par elle que je peux vivre l’expérience d’être “avec”, d’être “en”.
Être dans le flux est une expérience que je vis en étant centré, dans ce processus qui me fait sentir vivant, universel, unique mais connecté.