Assailli de toute part, une sensation d’enveloppement proche de l’étouffement me coupe de toute sensation extérieure.
Les préoccupations se réduisent à l’inconfort immédiat.
Trancher, supprimer les causes de cette oppression qui accélère le flux de mes pensées.
Ce tourbillon paralyse toute réflexion et contribue à la tempête émotionnelle qui gagne en intensité et me donne presque la nausée.
Besoin d’un espace de calme, de tranquillité où je pourrai me retrouver, me recentrer. Cet endroit est là, en moi.
C’est cet espace que les Japonais appellent le hara, parcelle d’Univers qui me relie au plus vaste, à l’intangible, indifférent aux tourmentes locales.
Profonde expiration, dernier volume d’air quittant les poumons.
Après ce plus rien arrive le moment précieux, juste avant l’inspire.
Ce néant qui me connecte à l’infini par un lien d’espoir immense et de confiance d’une intensité rare.
Et lorsque l’air remplit mes poumons c’est cet espoir et cette confiance qui irradie tout mon être.
Tel le rayon de soleil perçant le nuage d’orage et venant inonder de lumière un jet de paysage désolé.
L’étouffement est toujours là mais la coquille est fêlée.
Immense source de soulagement comme le jour naissant traversant les volets d’une nuit de cauchemar.
Se lever engourdi, se retrouver sous une douche bienfaisante.
Respirations conscientes qui me font retrouver ma dignité dans la verticalité.
Le flux qui m’inonde me reconnecte des valeurs les plus élevées à la réalité, à la Terre.
Contact des pieds au sol et premier taï-sabaki qui me remet en mouvement.
Mon corps à nouveau en éveil retrouve le flux de la vie !