La voix n’est pas que le medium pour exprimer des mots. Il est une dimension essentielle de notre être. Notre voix nous révèle et c’est d’ailleurs parfois désagréable tant nous sommes nombreux à ne pas aimer notre voix quand nous nous entendons ou vouloir la modifier, l’améliorer. Une série de billets qui explore la voix en lien avec l’AïkiCom.
Cette voix qui fait partie de qui nous sommes, n’est pas le simple effet de nos cordes vocales qui entrent en vibration. Elle est le résultat d’un processus complexe qui englobe notre corps entier.
C’est à ce titre que l’AïkiCom s’intéresse à la voix, comme une porte qui nous ouvre à nous-mêmes et nous invite à l’exploration et surtout à l’expérimentation. Sans prétendre à quelque expertise dans le travail de la voix, je veux ouvrir ce champ de réflexion et explorer l’impact indéniable qu’un travail de la voix peut avoir sur notre manière d’être, de percevoir et d’interagir. Après tout, la voix n’est rien d’autre qu’une expression de notre énergie de notre ki et nous met en lien avec celui qui nous entend. Voilà qui place de facto le travail de la voix dans la sphère d’étude de l’AïkiCom.
Des soirées d’expérimentation seront organisées à l’institut AikiCom (Rixensart, Belgique), si vous êtes intéressé(e) envoyez-moi un message
La respiration
La voix, dans sa dimension corporelle, s’articule autour de la respiration. Si nous respirons tous, et c’est heureux, nous respirons souvent mal. Nous ne sommes pas tous conscient que l’on peut distinguer plusieurs sortes de respirations: respiration dite claviculaire (au niveau des épaules et donc très haut perchée), respiration costale (au niveau de la cage thoracique) et abdominale (au niveau du ventre). Libérer la respiration libère la voix. La respiration abdominale est une découverte pour certains.
Respirer en sentant notre ventre se gonfler lors de l’inspiration puis se dégonfler lorsque nous expirons est le début de la pratique. Elle se complète d’un travail sur notre verticalité et sur la mobilisation de notre colonne, de nos côtes et du sternum sans oublier l’importance de mobiliser le bassin qui bascule en antéversion lors de l’inspiration (crêtes iliaques vers l’avant et pubis vers l’arrière ce qui accentue le creux lombaires) et en rétroversion lors de l’expiration.
Ce mouvement est essentiel étant donné le rôle du bassin pour construire notre verticalité comme vous pouvez le voir sur cette vidéo.
Des exercices de rétroversion/expiration-antéversion/inspiration du bassin au sol sont une bonne préparation pour une meilleure respiration. Ils peuvent être suivis d’exercices debout où nous travaillons l’ondulation générale de la colonne en veillant à partir du mouvement du bassin: antéversion, inspiration, ventre qui gonfle, sternum qui “avance” alors que la colonne se redresse jusqu’à redresser la tête et la faire pencher légèrement vers l’arrière. Le corps est alors arqué vers l’arrière et les poumons emplis d’air.
On expire alors en initiant le mouvement par la rétroversion du bassin suivi du sternum qui “rentre” et descend puis que les vertèbres cervicales emmènent la tête qui se penche vers l’avant. Cet exercice est un véritable stretching de l’ensemble de notre colonne respiratoire et l’opportunité de découvrir ou redécouvrir des tensions ou blocages qui chahutent quelque peu l’exécution fluide de l’exercice.
Cet exercice peut être exécuté en émettant un son qui nous donne une perception différente et plus riche de la fluidité de notre mouvement.
Les mots sont bien sûr pauvres pour décrire l’exercice et l’expérience qu’apporte son exécution mais servira de rappel à ceux qui l’ont déjà pratiqué.
Dans un prochain billet, j’évoquerai la dimension vocale proprement dite dans son rôle émotionnel, somatique et inter-relationnel