Dans ma quête pour créer du lien avec d’autres passionnés par l’application de l’aïkido à la vie, je vis tantôt de bonnes tantôt de mauvaises nouvelles.
J’ai la faiblesse de croire que l’aïkido est bien plus qu’une pratique d’art martial. Que c’est un art de vivre, une éthique au sens qu’elle porte des valeurs. Et notamment des valeurs en termes relationnelles. L’aïkidoka vient à la rencontre de l’autre sans jugement, dans l’ouverture. Et il le fait dans le cadre d’une pratique martiale, c’est dire qu’il n’est pas dans la naïveté.
Il est conscient que la relation peut prendre une mauvaise tournure, que ce qui devait être une poignée de main peut devenir un coup de poignard. Il en est conscient mais sans parano. Il ne voit pas des attaques partout mais il sait que c’est une éventualité. Et il s’est préparé pour y faire face si le besoin s’en faisait sentir.
Mais là ce n’est pas le cas et il n’agit pas comme si cela allait arriver sinon son comportement pourrait provoquer ce qu’il ne désire pas.
Dans la démarche Aïki, je viens à la rencontre de l’autre dans la confiance et la bienveillance. Je m’ouvre à tous les possibles et j’accueille ce qui vient.
Alors parfois cela commence par un sourire et ce sourire se transforme. Les paroles sympathiques masquent (mal) d’autres intentions.
Parfois, le sourire est un vrai sourire.
Et parfois cela ne commence pas par un sourire mais cela débouche sur une amitié vraie.
Il n’y a pas de recette, pas de prévisibilité.
Dans ma quête de création d’un réseau de personnes passionnées par les applications de l’aïkido je rencontre un peu de tout cela. Et comme il s’ajoute une dimension professionnelle, il y a plus d’impatience, d’orientation résultat. La relation est rarement désintéressée.
Il y a des aikidokas qui pratiquent avec un partenaire et se focalisent sur la chute.
Il y a des aikidokas qui pratiquent avec un partenaire et qui se réjouissent de vivre cette interaction, même s’il n’y a pas de chute.
J’ai eu plusieurs déceptions de la part de personnes en qui j’avais vu des perspectives d’amitié, de relations constructives et nourrissantes puis qui ont débouché sur des silences qui en disent long.
Ma part de responsabilité dans cela c’est le fait que j’ai espéré, projeté, désiré. Il n’y a pas de déception lorsque l’on n’a pas d’attente. Mais ce n’est pas évident d’aller à la rencontre d’autres personnes et de se garder de toute anticipation.
Bien souvent, je constate que c’est l’absence de perspectives de business futurs, de profits potentiels qui cause le désintéressement de l’autre.
Et ce n’est pas que je n’ai pas cette envie de projets futurs partagés.
Mais ces perspectives passent au second plan. Je vois la personne, je me sens en lien et rien que cela, c’est déjà beaucoup. Alors, les perspectives deviennent un plus, une cerise sur le gâteau. Et si cela ne se concrétise pas, et bien ce n’est pas grave. Il ne faut pas toujours qu’il y ait une cerise.
Heureusement il y ces personnes qui ont une vision similaire. Difficile de les reconnaître au premier abord. C’est dans la relation que l’on sent que quelque chose se passe.
L’amitié, le lien,